
12 Mar « L’Albatros » (Charles Baudelaire, 1857): plan de commentaire littéraire
Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid!
L’un agace son bec avec un brûle-gueule.
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait!
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
Problématique: comment cette figure de l’albatros illustre-t-elle le spleen et l’idéal baudelairien?
Plan proposé:
I/ Deux espaces distincts
A. Le sol, monde des hommes
B. Le ciel, domaine de l’albatros
II/ Le récit d’une chute
A. Une scène cruelle de la vie en mer
B. La déchéance de l’oiseau
III/ Un sens symbolique: la double condition du poète
A. Du récit au symbole
B. La correspondance entre l’albatros et le poète
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